Rencontrez le Fellow en science du comportement de l’UII: Kaitlyn Fallow

Impact Canada
3 min readNov 21, 2022

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Kaitlyn Fallow

Qu’est-ce qui vous a amené à présenter une demande dans le cadre du programme de Fellowship?

Ayant passé une grande partie de ma carrière universitaire à explorer des questions sur la cognition humaine qui relèvent de la « recherche fondamentale », j’avais hâte d’acquérir une plus grande expérience de la recherche appliquée et d’en savoir plus sur le chemin compliqué qui mène de la recherche aux politiques. Ce programme de Fellowship semblait être l’occasion idéale de participer à la recherche appliquée, et plus particulièrement à la recherche appliquée à certains des objectifs les plus urgents et les plus importants pour la société, comme l’atténuation des changements climatiques et l’amélioration de la santé publique. La diversité d’expérience et d’expertise parmi les Fellows et les autres personnes affiliées au programme est aussi extrêmement enthousiasmante, et c’est en grande partie ce qui m’a incitée à postuler. Peu d’emplois offrent la possibilité d’interagir et de collaborer avec un tel éventail de personnes tout au long du processus de recherche.

De quelle manière pensez-vous que l’application de la science comportementale peut soutenir efficacement la réponse à certains des défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société?

Une science du comportement rigoureusement menée peut nous aider à comprendre où et pourquoi les politiques existantes ne parviennent pas à relever les défis sociétaux actuels, et à élaborer des politiques globales, fondées sur des données probantes et ayant de meilleures chances de succès.

Quelle(s) perspective(s) unique apportez-vous à ce travail, en tant que personne qui arrive à la fonction publique pour la première fois?

Je suis issue du milieu universitaire et, comme dans tout domaine, les perspectives extérieures ou moins « expertes » sont souvent précieuses. Les normes, les routines et les modes de communication bien ancrés peuvent limiter la réflexion des chercheurs ou d’un département d’une manière qui n’est pas toujours évidente. Il faut parfois qu’une personne extérieure pose une question qui jette un nouvel éclairage sur un problème, révèle une hypothèse erronée ou incite les autres à réfléchir à un problème d’une manière différente. Par exemple, un étudiant de premier cycle participant à une expérience de psychologie pose parfois une question sur la recherche qui lui semble simple ou évidente, mais qui soulève en fait un problème auquel le chercheur n’avait pas pensé ou débouche sur une nouvelle idée. En tant que nouvelle venue dans la fonction publique, je sais que j’apprendrai beaucoup au fur et à mesure de mon parcours auprès de ceux qui ont plus d’expérience, mais j’espère que mon point de vue extérieur pourra parfois aider les autres à apprendre quelque chose également.

Sur la base de vos compétences et de votre expérience, quelles perspectives uniques apportez-vous à ce travail?

Certaines des expressions que je me suis surprise à dire le plus souvent en tant que personne ayant étudié la mémoire humaine étaient « c’est compliqué » et « ça dépend ». Presque tous les effets relevés dans ce type de recherche ont leurs exceptions, et les articles sur la psychologie sont truffés de résultats confus qui semblent se contredire. Parfois, ces contradictions se produisent parce que certaines des recherches ou analyses sous-jacentes étaient défectueuses. L’exposition au mouvement de la « science ouverte » et à diverses initiatives de réforme scientifique au début de mes études supérieures a contribué à me sensibiliser à certains des problèmes méthodologiques, statistiques et d’interprétation courants qui peuvent compromettre des recherches bien intentionnées. Mais il arrive que les résultats de la recherche se contredisent, parce que la question en jeu est tout simplement compliquée; le comportement humain est influencé par un vaste éventail de variables et de processus en interaction, et aucune étude ne peut tout expliquer. J’aborde donc ce travail en tant que personne qui appréhende la recherche et l’analyse de manière critique et prudente, et qui s’engage à apprendre et à améliorer continuellement ses propres pratiques, mais aussi avec une ouverture intellectuelle et une aisance à l’égard de l’ambiguïté qui, selon moi, sont essentielles pour faire de bons travaux scientifiques sur des questions complexes.

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